Michel Verschueren, manager de légende du RSC Anderlecht, fête aujourd’hui ses 90 ans. Arrivé au Sporting en tant que manager le 13 octobre 1980, Mister Michel comme il est surnommé, a marqué le club de son empreinte. En 23 ans, il a remporté onze titres de champion de Belgique, trois coupes de Belgique et la légendaire Coupe de l’UEFA en 1983. En plus de ce palmarès bien rempli, il est aussi l’architecte de l’épopée du RSC Anderlecht en Ligue des Champions en 2000. Mais le connaissez-vous vraiment aussi bien que vous le pensez ? Voici cinq anecdotes dont vous ne soupçonnez peut-être pas encore l’existence…
Un contrat sur un carton de bière
En décembre 1980, alors au RSCA depuis quelques mois, Michel Verschueren reçoit un appel du manager des Washington Diplomats. Le club est en faillite et tous les joueurs sont vendus à l’exception de Juan Lozano. La valeur de l’Espagnol est alors estimée à 24 millions de FB (600.000€). Le manager établit un rapport qu’il soumet au président, Constant Vanden Stock : "Cette opération n’est pas budgétisée : nous ne la réaliserons pas", répond le président.
À cinq jours de la clôture du mercato, le manager de Washington rappelle Mister Michel : les Américains sont disposés à faire un effort. Le prix baisse à 18 millions de FB (450.000€). Mais le président du Sporting est intransigeant : c’est non. Obstiné, Michel Verschueren continue de négocier ce transfert. Et le dimanche, à 23 heures, un accord est trouvé sur la somme de 12 millions de FB (300.000€). Le manager n’avertit le président que le lendemain matin.
"Verschueren, encore toi ?", s’agace Constant Vanden Stock à l'autre bout du fil.
"12 millions de FB. Ce n’est pas même la moitié du prix initial", explique Mister Michel.
Après un court instant de réflexion, le président marque son accord au transfert de Lozano. Le jour même, Michel Verschueren s’envole pour New York. Huit heures plus tard, il atterrit à JFK, où l’attendent Lozano et son manager. Urgence, il leur restait peu de temps pour négocier. Mister Michel reprend l'avion et débarque sur le sol belge le lendemain à 11 heures. Le contrat signé sur un carton de bière. Une heure avant la clôture du mercato, Juan est Anderlechtois.
Une idée révolutionnaire
En 1981, Michel Verschueren appelle le président Constant Vanden Stock d’outre-Manche.
"Président, je vous appelle depuis Aston Villa. Ils ont des loges. Je suis certain que c’est la solution à nos problèmes", annonce en grande pompe Michel Verschueren.
"Du calme Verschueren, tu n'as pas bu un verre de trop au moins ?", tempère le président Constant Vanden Stock. "Non, président. Il n’y a pas de gueuze ici."
"Bon. Dès ton retour, tu me présentes un rapport et on décidera en connaissance de cause."
Michel Verschueren se souvient de cette conversation, si importante pour le futur d’Anderlecht, presque mot pour mot. Cette idée révolutionnaire marque une étape essentielle dans le renouveau voulu pas les dirigeants du club, à l’aube des années 1980. Alors au-devant de la scène européenne, le RSC Anderlecht ne peut espérer s’y maintenir qu’avec des finances saines et des installations irréprochables, sur le plan du confort et de la sécurité.
L’idée des loges est peut-être venue initialement d’Angleterre, mais au Sporting, elle est poussée à un stade de raffinement extrême. Concernant les business-seats, l’invention est 100% anderlechtoise. Se retrouve ainsi, dans le temple bruxellois du football flambant neuf, l’ensemble du gratin du monde politique, économique et entrepreneurial belge.
Un goût prononcé pour le raffinement
Michel Verschueren ne s’arrête pas aux loges et aux business-seats pour moderniser le stade. Il souhaite en outre instaurer un goût pour la haute gastronomie du côté des Mauve et Blanc. Pour ce faire, il imagine la création d’un restaurant gastronomique : le Saint-Guidon.
La haute gastronomie et le raffinement sont les maîtres-mots au sein de ce restaurant. Pour preuve, le Saint-Guidon fut pendant longtemps étoilé. Tout au long de son passage, Mister Michel modernise donc de fond en comble le fonctionnement du club, jusque dans les cuisines.
Mister Michel, un surnom prémonitoire ?
Michel Verschueren est donc également connu de tous sous le surnom de Mister Michel. Mais d’où provient donc cette appellation ? C’est Tomislav Ivić, l’entraîneur du RSC Anderlecht de 1980 à 1983 et arrivé 15 jours après Michel Verschueren. Il fut le premier à appeler le manager du Sporting de la sorte. La raison quant à elle, reste encore toujours floue de nos jours.
Prémonition ou simple hasard, Michel Verschueren porte parfaitement ce surnom lors qu’il parvient à remporter la Coupe de l’UEFA en 1983 avec Paul Van Himst comme entraîneur.
La venue du meilleur joueur du monde en Belgique
Le 10 août 1983 reste un moment unique pour tous les Anderlechtois et plus particulièrement pour Mister Michel. En effet, c'est la date de l’unique visite de Diego Maradona sur le sol belge. L’Argentin est invité par Michel Verschueren lors de l’inauguration d’une nouvelle tribune à la pointe de la modernité. Il assiste aussi à la présentation du livre sur le 75ème anniversaire.
Ce jour-là, pour marquer le coup, Mister Michel organise également un match amical de gala entre le RSC Anderlecht et le FC Barcelone (dont le score final sera de 1-1). Le stade est évidemment plein à craquer pour admirer le jeune phénomène argentin du Barça.
Ces anecdotes ne sont qu’une infime partie de la carrière de Michel Verschueren. Une légende du Royal Sporting Club Anderlecht qui restera évidemment à tout jamais dans le cœur et la mémoire de tous les supporters des Mauve et Blanc. Merci pour tout et joyeux 90ème anniversaire, cher Mister Michel !