C’était un joueur très classieux, très raffiné, mais malheureusement sensible aux blessures. Ceci serait dû à son pied gauche magique. De deux tailles plus petites que son pied droit. Dès l'âge de vingt ans, ses chevilles, ses genoux et son dos furent déjà soumis à une surcharge. Il avait besoin d'une heure avant de placer un bandage sur ses pieds avant chaque match. Quand c’était fini, il enfilait une chaussure en cuir sur mesure et une autre sur-chaussure. Après chaque partie, il pouvait à peine s'entraîner, car ses chevilles devaient se reposer.
Ludo Coeck (25/9/1955) était un footballeur exceptionnel, un gai de nature, un optimiste qui aimait la vie. Conçu pour nous, les Mauve et Blanc. Il n'a que 9 ans lorsqu'il commence à jouer au foot au Rooi, le stade de Berchem Sport. Sept ans plus tard, il marque lors de ses débuts contre le FC Beringen. Sous la direction du coach national Raymond Goethals, il trace simultanément sa voie avec les juniors UEFA et plus tard avec le noyau A des Diables Rouges. À 17 ans, il arrive au Sporting où il doit devenir le successeur de Paul Van Himst.
Nous croyons en son talent : il touche un salaire élevé (à cette époque), nous lui offrons 10000 francs (250 euros) par mois et un chauffeur à disposition qui le conduit tous les jours à l’entraînement. Lors de ses débuts le 26 novembre 1972, Ludo nous mène à une victoire 3-2 contre Standard. Il devient rapidement le meneur de jeu par excellence. Pourtant, il occupera plusieurs positions sur le terrain jusqu'à ce que Tomislav Ivic ne lui donne sa meilleure place : stopper. Du cœur de la défense, il pouvait exploser, passer et frapper très fort.
Avec l'équipe nationale, il devint un vrai numéro 10, avec une passe sans faille à 40 mètres, un crochet inimitable, un formidable jeu de tête et une lourde frappe en or avec son fameux pied gauche. Après une première blessure majeure lors de la finale de 1976 contre West Ham United, ce pied ne fut plus jamais le même. Malgré de nombreux traitements ici et à l'étranger, il ne s’est jamais totalement remis. Après un différend tactique avec le coach Ivic, il partit pour l'Inter Milan en 1983, mais il sauta là -bas également d'une blessure à l'autre.
Le 9 octobre 1985, sa vie prit fin très brutalement. Surpris par un aquaplanning sur l'E19 à Rumst. À cette époque, Ludo Coeck séjournait en Belgique pour une nouvelle rééducation. Optimiste né, il croyait toujours en un retour possible au plus haut niveau. Ludo avait à peine trente ans. Il a joué onze saisons pour le RSC Anderlecht (de 1972 à 1983), il a remporté deux titres de champion, trois coupes de Belgique et il a disputé quatre finales européennes, dont il en a remporté trois. Ludo nous manque toujours autant maintenant… 💜